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Lettres d’un soldat. - Terre, champs de bataille.


Allez, première nouvelle pour 2017. En cours de réalisation d'un projet d'écriture basée sur des faits réels. Le combat va être atroce.

Bonjour ma bien-aimée Clarisse, je sais que tu es inquiète à mon sujet, car tu n'as pas reçu mes lettres depuis fort longtemps. Sache que malgré tout je vais bien. Car, comme l'a dit un soldat avant moi dans une guerre passée : il faut bien envisager la réalité, sans se monter la tête. La guerre est comme la fièvre typhoïde, il faut la fuir, mais si par malheur on l'attrape, il faut lutter. Alors, pour continuer à espérer de te retrouver à nouveau mon amour.

Alors ton petit soldat chéri luttera pour toi.Ce que je peux te dire, c'est que le froid est rude ici, comme nos ennemis. En plus de la mort blanche qui rôde autour de nous. Moi et mes camarades nous sommes blottis les uns contre les autres pour ne pas mourir de froid. Il nous arrive même parfois de nous pisser dessus afin d'avoir un peu de chaleur, puis les heures passent dans ces tranchées, tu restes frigorifié à cause de l'humidité qui s'accroche à nos uniformes.

Malgré nos gants, les froideurs de nos armes nous collent aux doigts. Mais le pire dans tout cela, c'est l'odeur qui règne et s'imprègne partout.L'odeur de la mort, elle rode..., elle rode tout autour de nous, à cause des cadavres qui pourrissent ici et là, même si ces derniers sont ensevelis par la neige, tu l'as sent, elle est pressante et très présente autour de nous.

À chaque coin de rue de cette putain de ville, dans ses gravats, dans ses murs en ruine, dans les épaves de chars dans lesquels tu peux y voir parfois des cadavres carbonisés et figés comme des statues, dans leurs derniers gestes avant de griller comme des saucisses. Je t'avoue ma bien-aimée Clarisse, qu'à chaque fin de combat, je profite de l'accalmie pour aller dégueuler dans mon coin et parfois chialer comme un enfant.Oui parlons-en des enfants, le pire c'est de voir ces gosses les tripes à l'air, je ne m'y ferai jamais.

T'imagine la scène mon amour ? Ils nous envoient même des gosses endoctrinés et piégés ces fumiers, courir vers nos lignes se faire exploser dans nos tranchées espérant nous entraîner avec eux dans un assaut suicidaire pour éparpiller nos corps et nos chairs aux quatre coins du champ de bataille.Quand tu sais que notre offensive d'hier, nous à coûter un milliard cinq cents quatre vingt six millions de crédits en munitions, et la perte en l'espace d'une journée de quatre vingt dix mille hommes et que pour le prix de nos vies, nous n'avons gagné que sept kilomètres. Oui, que ces sept fichus kilomètres, pour nous retrouver encore à creuser comme des cons, ou plutôt comme des rats, un autre trou ou notre future tombe.

C'est là que tu te dis, bordel comme quoi cette guerre est un commerce, un commerce de mort pour nous et notre ennemi. Toujours ouvert, vingt quatre heures sur vingt quatre, tu peux toucher la loterie, voire ta mort à crédit à chaque coin de rue de cette putain de ville.La nuit, ma bien-aimée Clarisse c’est pratiquement open bar tous les soirs question artillerie, et des deux côtés. J’en ai des bourdonnements aux oreilles tellement que les fracas des tirs sont puissants. À force cela nous rend tous fous, certains même en deviennent sourds.

C’est pour cela que moi, je garde les filtres de mes clopes pour me boucher les oreilles avec.Aussi là, dans la fureur de la bataille, tu te rends compte en direct, que tu n’es pas et plus dans un jeu vidéo et que mes camarades et moi, et sans aucune distinction de grade, tu peux y gagner une balle comme au loto, sauf qu’avec celle-ci tu peux y laisser ta peau.Pas de « Game over » pour toi inscrit sous tes yeux pour que tu puisses y rejouer une nouvelle partie.

Là, tu y gagnes une place aux paradis, sauf que le « Game over » en question, tu ne le vois pas, à part peut-être TOI qu’il le verra t’inscrit sur ma tombe, accompagné d’une jolie médaille en toc avec les bla bla bla d’un dignitaire bien hypocrite représentant nos dirigeants.Je peux te dire ma Clarisse chérie, que malgré la peur mêlée à notre courage nous chions souvent dans nos frocs avant, pendant et après la bataille. Putain, que c’est beau la guerre ! ça pue, ça pue tout le temps et pas que dans le froc ! Ton petit soldat chéri. Sombres Poésies Jeff Bergey - Auteur. : https://www.facebook.com/SombresPoesiesJeff/ © 2017 - Tous droits réservés.

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